Charte des valeurs de CAP21

Les adhérents de CAP21 affirment dans la présente Charte les valeurs qui fondent leur appartenance à CAP21 et guident leur action politique.

CAP21 est un mouvement politique écologiste humaniste et citoyen, issu de la société civile, qui s’inscrit résolument dans le respect des principes républicains et démocratiques.

Les valeurs défendues par CAP21 autour desquelles le mouvement souhaite fédérer l’ensemble des citoyens qui y souscrivent sont les suivantes :

1 l’Homme et la Nature sont au cœur des préoccupations

La protection durable de la vie humaine et de la biodiversité doit être la priorité de l’action.
La dégradation croissante des milieux naturels terrestres et aquatiques, les pollutions chimiques et génétiques, l’effet de serre, la réduction dramatique de la biodiversité, l'épuisement des ressources qui s’ajoutent aux risques naturels constituent autant de menaces qui finissent par peser sur la survie de l’Humanité elle-même.
Nos sociétés ne connaîtront de développement pérenne qu’en changeant profondément de modes de fonctionnement. Elles ne peuvent ignorer les conséquences écologiques et sociales de leur développement. Il ne s’agit évidemment pas d’atteindre le risque zéro mais bien de placer l’Homme et son épanouissement comme but premier de toute politique en opposition à celles qui ignorent ou minimisent les conséquences écologiques et sociales qu'elles génèrent. Toutes les autres valeurs en découlent.

2 Les notions d’éthique et de responsabilité doivent être placées au cœur de l’économie de marché

Les êtres humains ont des droits inaliénables : droit à la vie, de fonder une famille, droit de l’autonomie des choix de conscience, liberté de croire, liberté de penser, droit d’association, droit de participer à la vie publique, liberté d’entreprendre…
CAP21 est attaché à cette liberté d'entreprise, à la reconnaissance de l'effort et de l'initiative.
Mais la logique libérale, dont la vocation est de garantir aux individus le respect de leurs libertés fondamentales ne peut pas fonctionner correctement si la notion de responsabilité n’est pas au cœur de la vie sociétale. Qu'il s'agisse de la culture, de l'environnement, de la santé publique, du système de protection sociale, de la qualité de la vie personnelle et professionnelle, l'ensemble des éléments qui doivent permettre à chaque individu de s'épanouir, d'exprimer son talent, d'entreprendre est mis en péril par la seule logique de la rentabilité économique et/ou financière. Il est ainsi nié à l'individu le droit le plus élémentaire, à savoir le libre choix sur le cours de son existence.
Dans une économie de marché respectueuse de la notion de responsabilité, les torts et préjudices occasionnés par les acteurs économiques qui créent des risques pour la qualité de la vie des citoyens doivent être sanctionnés et réparés. Les services publics d'intérêt général (éducation, culture, santé...) doivent faire l'objet de mesures de protection spécifiques pour garantir l'égalité des chances et des droits. Un danger plus préoccupant encore menace nos sociétés : l'absence d'éthique qui gangrène les sphères politico-financières de la planète.
En s'appuyant sur le droit et la démocratie, la Nation doit imposer aux acteurs politiques, économiques, financiers des mécanismes qui remettront les notions d'éthique et de responsabilité au cœur des comportements. La lutte contre la corruption et la criminalité qui constituent des menaces pour les démocraties doit être poursuivie sans répit.

3 L'économie est un outil au service du développement durable

Les ressources de la Terre doivent pouvoir subvenir aux besoins des générations présentes à condition que leur utilisation ne compromette pas la satisfaction des besoins des générations futures.
Aujourd’hui, l'économie est basée sur l'utilisation illimitée de ressources naturelles, pourtant présentes en quantités finies. Or l'évolution démographique et l'émergence de nouveaux pays accroissent la pression sur ces ressources avec des conséquences écologiques et géostratégiques majeures : désertification, appauvrissement des sols, réchauffement climatique, disparition d'espèces, pollutions des sols, de l'eau et de l'air, accentuation des déséquilibres Nord-Sud....
Tous ces signaux doivent nous faire comprendre que l'empreinte écologique de notre modèle de développement actuel nous conduit droit dans le mur : multiplication des catastrophes écologiques et humanitaires, mise en péril des générations futures.
Il s'agit de construire une économie basée sur la réalité des ressources disponibles en développant les investissements dont le bénéfice écologique et social est au moins égal au bénéfice économique escompté. Il s'agit de mettre en place une véritable comptabilité environnementale qui oblige les entreprises à établir la vérité des prix.

4 Le principe de précaution devient un principe d’action politique

Le principe de précaution est un principe générateur d’action et non de refus du changement. Il ne conduit pas à l’immobilisme mais à une prudence salutaire en regard des risques encourus. Il protège le citoyen dans une vision active et positive du futur. Il appelle non seulement le changement dans les procédures de prise de décision mais aussi la valorisation d’autres critères de choix intégrant la préservation de l’être humain et de son environnement comme finalité. Il s’agit d’intégrer dès le départ les effets directs et indirects des décisions que l’on est amené à prendre, en particulier dans le champ de la santé et de l’environnement. Il s’agit de poser un regard nouveau devant la décision.

5 Liberté, fraternité, égalité sont des valeurs réaffirmées

CAP21 défend une vraie conception républicaine de l'écologie où celle-ci est placée au cœur du contrat social. Nous devons promouvoir une société du développement durable basée sur le respect de la liberté, la fraternité et l'égalité. A la loi du plus fort, il faut opposer l'égalité des individus en dignité et le respect fraternel des différences, en particulier l'égalité et le respect hommes/femmes dans tous les actes de notre société. L'exigence de fraternité devient le principe régulateur pour arbitrer les conflits.

La laïcité est affirmée comme rempart contre la montée des intégrismes, communautarismes, du racisme, de l'intolérance et de la violence. Pour être crédible et fraternelle, elle ne doit pas non plus comporter son propre intégrisme.

6 La solidarité doit être affirmée face à l'exclusion

Cap21 entend refuser les phénomènes de domination économique d’un ensemble de privilégiés sur une multitude d’exclus. Face à l'exclusion économique et à la pauvreté, la société doit exprimer sa solidarité par la reconnaissance du droit au logement, à la santé et au travail. Nul ne peut être exclu de sa participation au bien commun qui doit être réparti équitablement selon la capacité et la volonté de chacun à y participer. La solidarité a pour fondement la reconnaissance que tous les êtres sont égaux et qu’ils doivent vivre dans un esprit de fraternité.

7 Le consommateur doit être acteur de la protection de la santé et de la défense de l'environnement

Les effets des modes de production, de commercialisation et de consommation sont considérables pour l’être humain, la société et l’environnement à l’échelle de la planète.
Il est donc indispensable que chacun(e) prenne conscience de ses responsabilités et de son rôle dans le circuit socio-économique, pour rester vigilant et peser à son niveau dans la recherche d’une société équitable et d’un environnement viable pour tous. Il s’agit également de peser sur les autres acteurs de façon à ce qu’ils en créent les conditions réelles et concrètes.
Le consommateur n'est pas suffisamment acteur de ses choix en raison d'absence d'éducation à la consommation ou parce qu'il n'a pas ou peu d'alternatives à sa disposition. Agir par la consommation et agir pour consommer autrement constituent une réponse de citoyens à un monde économique et politique qui ne voit plus dans les êtres humains que des consommateurs, où la logique consumériste s’insinue dans la plupart des rapports sociaux.

8 La mondialisation doit être régulée au bénéfice de l'Homme et de la Planète

L’humanité entre dans un processus de globalisation ; elle ne peut plus se passer d’un code éthique commun.
Le commerce international met en lumière des disparités profondes entre économies des pays développés et économies traditionnelles ainsi que la domination de grandes puissances sur les pays en développement.
La globalisation des échanges ne peut s'établir sans la reconnaissance de l'existence de biens publics mondiaux dont la préservation requiert un effort soutenu de coopération entre les nations. Le libre-échange ne peut être étendu à tous les secteurs d'activité : la préservation de modèles agricoles et ruraux locaux, la défense de la diversité culturelle ou des services publics imposent des aménagements aux règles commerciales ordinaires. De plus, les politiques environnementales nationales doivent être complétées par une action internationale et multilatérale résolue en matière de protection de l'environnement.
CAP21 ne peut souscrire aux délocalisations qui, sous prétexte de maximisation des profits, sont une nouvelle forme d'exploitation des pays en développement. Cette pratique est condamnable non seulement sur le plan éthique, mais également en regard des consommations énergétiques injustifiées nécessaires aux transports des biens produits sur de longues distances. CAP 21 est, toutes les fois que c'est possible, pour le renforcement des circuits court de marchandises entre producteur et consommateur. Pour cela, CAP21 est favorable à la mise en place d'outils économiques, juridiques, fiscaux et d'incitation qui s'opposeront à certaines pratiques inacceptables.

CAP21 s'inscrit également dans la perspective d'une plus grande intégration européenne. L'Europe des peuples est aujourd'hui le seul moyen d'opposer un contre-pouvoir aux multinationales qui mènent une stratégie de compétition entre les Etats et de peser dans les cycles de négociations internationales pour défendre la prise en compte de critères environnementaux et sociaux.

A cette réalité de la globalisation des échanges et de l'intégration économique, la France doit profondément réformer ses institutions : renforcement du rôle du Parlement, ministères de missions, approfondissement de la décentralisation,...

9 Le sens de la démocratie doit être retrouvé

L'action politique doit repartir du citoyen en mettant en oeuvre tous les moyens nécessaires à son information et son expression. Les droits à l'information, à l'éducation, à la culture doivent être assurés.
Le rôle de la société civile doit être renforcé dans les processus préalables à la prise de décision : généralisation du rôle de la controverse, reconnaissance du travail des associations, financement des contre-expertises, référendums d'initiatives locales, conférences de consensus, charte de la concertation.....
La société doit valoriser le rôle des associations dans la mise en œuvre de la démocratie participative.
La démocratie sera une valeur promue également par les systèmes d’enseignement. Ils auront pour finalité d’apporter des connaissances connectées directement aux besoins du monde du travail, mais aussi de permettre à chacun de se prendre en charge et d’évoluer au cours de sa vie de travail.

La démocratie sera, en effet, d’autant plus assurée que le droit au travail sera promu, que celui à un environnement sain sera effectif, que le droit de participer à la vie de l’entreprise sera reconnu en son sein et que la solidarité sera une valeur majeure de nos fonctionnements sociétaux.

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